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Channel: Yann Cléophas – Daily mars
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Le concert de Hans Zimmer à Paris

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Le compositeur star d’Hollywood a décidé de sortir de son studio pour partir à la rencontre de son public lors d’une tournée européenne de deux mois. Ce retour sur le continent qui l’a vu naître et faire ses premiers pas en musique (il est d’origine allemande et a débuté avec le compositeur Stanley Myers en Angleterre) est pour nous l’occasion de découvrir une sélection de morceaux spécialement adaptés pour l’occasion. Sacré pari quand on connaît la diversité des styles musicaux abordés par le monsieur depuis une trentaine d’années.

Ce samedi 23 avril, la salle du Palais des Congrès est pleine à craquer. Il est 20 heures passé de quelques minutes quand les lumières s’éteignent pour se rallumer sur un premier groupe de musiciens, ceux qu’a choisi Hans Zimmer pour l’accompagner dans cette tournée. Une vingtaine de personnes croisées lors de différentes sessions d’enregistrements et devenues des amis au fil du temps.

On y trouve une petite section de cordes (deux violoncelles, dont un électrique, et deux violons), deux guitaristes (avec Mike Einziger du groupe Incubus), un batteur surpuissant, une bassiste, des percussionnistes, des claviéristes et autres multi-instrumentistes. Tout ce petit monde est caractérisé par un brassage d’origines diverses, un mélange qui donne plaisir à voir. Cela fait déjà du monde, mais un deuxième étage va bientôt apparaître avec une section de cordes plus importante et des cuivres. Enfin, nous découvrons un chœur composé de vingt-quatre chanteurs. De quoi donc parer à toute éventualité musicale !

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Et en parlant de musique, nous allons évoluer avec les musiciens dans une myriade de styles très variés, à l’image de la discographie du compositeur. Il y en aura pour tous les goûts.

On navigue des musiques des films Madagascar à Gladiator (sans la voix de Lisa Gerrard mais avec une très belle interprétation de Czarina Russell), en passant par un arrangement de la trilogie The Dark Knight. Interstellar, Man of Steel et Pirates des Caraïbes sont bien évidemment de la partie.

Lebo M, le chanteur originel du Roi Lion, vient pousser la chansonnette sous les acclamations du public, alors que plus tard ce sont les premiers grands succès du maître, les magnifiques thèmes de Rain Man et True Romance (You’re So Cool), qui se font entendre.

Le show est soutenu par le véritable pilier qu’est le batteur Satnam Ramgotra, d’une rigueur métronomique sans failles et doté d’une puissance incroyable dans son jeu.

Hans Zimmer aime construire de véritables murs de sons dans ses productions pour le grand écran, c’est depuis un bon nombre d’années une de ses caractéristiques. Ce travail sur la texture sonore, il le privilégie maintenant d’ailleurs un peu trop souvent par rapport à celui concernant la mélodie, même si le résultat est souvent impressionnant. C’est avec Christopher Nolan et son Dark Knight qu’il a réellement commencé à s’engouffrer dans cette brèche. Pendant le tournage du film, le réalisateur recevait des heures de notes tenues et de sons expérimentaux pour qu’il puisse choisir les idées qui lui plaisaient. 

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Avec ce concert, où l’on remarque que très peu de parties sont préenregistrées comme c’est maintenant souvent l’usage, le fait que les musiciens soient limités sur scène exige de privilégier les concepts sonores fondateurs de chaque œuvre. Pour Gladiator, c’est quatre guitares acoustiques qui jouent ensemble. Dans le passage consacré à The Dark Knight, c’est six guitares électriques qui rugissent toutes distorsions dehors avec la bassiste Yolanda Charles qui martyrise son instrument pour une montée d’une puissance ravageuse. Les musiques des films choisis pour cette performance prennent un nouveau souffle, plus humain, et ce n’est pas pour nous déplaire !

On sent bien que Zimmer se fait plaisir en jouant tour à tour du piano, des synthétiseurs, du banjo, de la guitare acoustique, électrique et même des timbales. Il n’est pas non plus avare en anecdotes et nous raconte ses pérégrinations solitaires, la nuit, dans le musée du Louvre lors du tournage du Da Vinci Code de Ron Howard ou bien les prémices de la direction musicale de Gladiator, chez lui, avec Ridley Scott.

Le compositeur et ses acolytes ont su nous transporter dans un très beau voyage musical lors de cette soirée. Pour les fans de cinéma et de musique que nous sommes, cela a été un réel plaisir. Une expérience comme celle-ci nourrit sans conteste l’inspiration et on a hâte d’entendre les prochaines productions où le compositeur apposera sa signature. Pourvu que cela engendre de belles partitions.


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