Quantcast
Channel: Yann Cléophas – Daily mars
Viewing all articles
Browse latest Browse all 38

Musique de jeu vidéo : Dark Souls III de Sakuraba et Kitamura

$
0
0

Le studio FromSoftware vient tout juste de sortir sa bombe vidéoludique Dark Souls III et le moins que l’on puisse dire, c’est que les fans sont comblés. Ce chapitre final clôt une série très particulière par l’exigence de tous les instants qu’elle demande. Le joueur est confronté à un univers Dark fantasy macabre où ses nerfs sont mis à rude épreuve. La magnifique direction artistique de cette production est appuyée par une musique épique et sombre dans la droite lignée de ses prédécesseurs. Nos oreilles auront-elles affaire à une simple continuité ou bien à une apothéose ?

Avec le morceau Prologue, on est comme sur une piste d’envol, prêt à faire un voyage vers la peur. Le chœur masculin pose une ambiance obscure soutenue par un violoncelle. Une voix de femme commence son solo. Très vite, elle se retrouve noircie, salie par des harmonies torturées, parfois dissonantes. L’innocence n’est plus, elle s’est faite dévorée. Bienvenue dans la musique de Dark Souls III.

Motoi Sakuraba

Motoi Sakuraba

C’est Motoi Sakuraba et Yuka Kitamura qui se partagent les compositions de ce jeu vidéo. Monsieur Sakuraba est historiquement le père de l’esthétique musicale de la série. Il a travaillé sur les deux premiers volets, alors que Kitamura faisait partie de l’équipe internationale recrutée pour Bloodborne, paru en 2015 (l’article dédié à la bande originale est à lire ici).

Il faut savoir que, dès le premier Dark Souls, l’ambiance sonore accompagne le joueur lors de son périple. Les musiques surgissent quand il rencontre l’un des (très nombreux) boss. Autant dire qu’à ces moments-là, les nerfs et la bravoure sont mis à rude épreuve !

À l’écoute de Nameless King, l’orchestre nous emmène dans des tourbillons de cordes et de cuivres qui s’acoquinent avec un clavecin virevoltant. L’orgue d’église et la cloche (empreinte sonore importante des Dark Souls) se font entendre dans Deacons of the Deep. Le piano et le violon deviennent les instruments autour desquels l’arrangement se construit dans la deuxième partie du très bon Soul of Cinder.

La harpe, très souvent employée dans les deux premiers opus, a tout simplement disparu. Cela donne l’impression que cet instrument à la connotation céleste n’a plus sa raison d’être dans l’obscurité qui règne ici. On ne l’entend que sur le dernier morceau, Epilogue, fermant la marche dans l’apaisement et la quiétude, après cet enfer que l’auditeur vient de traverser.

Yuka Kitamura

Yuka Kitamura

Motoi Sakuraba est beaucoup moins présent dans cet ultime épisode. Malgré certains moments de bravoure, on a l’impression qu’il se complaît en terrain connu. L’inventivité dont il a su faire preuve dans les deux précédents Dark Souls (avec une mention spéciale pour le deuxième) semble s’être étiolée. Yuka Kitamura signe la plus grande partie des compositions et l’on peut percevoir une tendance à suivre de trop près les traces du maître, sans oser s’en écarter, ne serait-ce qu’un peu. 

Signalons enfin que deux invités, eux-aussi de l’écurie FromSoftware, sont aussi crédités. Tsukasa Saitoh pour le titre Iudex Gundyr et Nobuyoshi Suzuki pour Deacons of the Deep.

La musique de l’ultime Dark Souls (d’après les déclarations de son créateur Hidetaka Miyazaki) nous convie dans un territoire déjà bien défriché par ses deux prédécesseurs. L’auditeur connaissant déjà bien la licence saura apprécier sans être surpris, et c’est malheureusement là que le bât blesse. Même si les compositeurs maîtrisent incontestablement leur sujet, on aurait aimé un peu plus de folie créatrice au point final de cette atypique saga.

La bande originale de Dark Souls III n’est actuellement disponible, et ce jusqu’à nouvel ordre, que dans les éditions spéciales du jeu.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 38

Trending Articles