Danny Elfman fait partie de ces compositeurs qui ont à jamais gravé leurs notes dans nos oreilles. Il est plus connu comme l’alter ego musical du réalisateur Tim Burton ainsi que de son cinéma souvent gothique et onirique.
À l’occasion de leurs 30 ans (déjà) de collaboration, une tournée mondiale a été lancée avec une sélection des œuvres marquantes du maestro.
Une bien riche idée, surtout (je l’avoue, je le confesse) pour un fan de la première heure comme votre serviteur.
Elfman en live : un rêve de gosse, ni plus ni moins.
C’est assis dans la superbe salle du Grand Rex à Paris que je me retrouve donc ce lundi 12 octobre. Je suis prêt. Allez, faites péter les violons et envoyez les gammes mineures !
L’Orchestre et Chœur Lamoureux va se charger d’interpréter les compositions du maître. Pas moins de 150 musiciens dirigés par l’Américain John Mauceri nous embarquent dans ce voyage tant attendu.
Je dois le dire, le début du concert me fait un peu peur. Charlie et la chocolaterie et Pee-Wee’s Big Adventure souffrent de problèmes de mise en place rythmique entre certaines sections de l’orchestre. On sent clairement que des musiciens sont plus impliqués que d’autres et la puissance de quelques passages est amoindrie. Dommage.
Mais au fur et à mesure de la soirée, des moments de grâce se produisent.
Le thème de Mars Attacks! est joué au thérémine, cet instrument électronique curieux et ancien au son unique, et non pas avec un synthétiseur qui va l’imiter. La classe.
Un arrangement des Batman de Tim Burton, créé pour cette série de concerts, explose et nous plonge dans ces envolées de notes que nous connaissons si bien mais dont nous ne nous lasserons jamais. L’orchestre est ici uni et la magie est au rendez-vous. La salle gronde sous les applaudissements.
Les voix si typiques de la musique d’Elfman me donnent des frissons sur Edward aux mains d’argent, quand tout à coup la violoniste, Sandy Cameron, apparaît vêtue de cuir pour s’envoler dans un solo complètement fou et inspiré dans un style rappelant le légendaire Niccolò Paganini.
Et enfin, le clou du spectacle. Danny Elfman lui-même venant interpréter les chansons du personnage Jack Skellington de L’Étrange Noël de monsieur Jack dont il a donné la voix en 1993.
Là, il faut dire que je ne m’attendais pas à une interprétation aussi incarnée. Il EST Jack ! Chapeau bas l’artiste.
Après ce long final et plusieurs standing ovations, il nous raconte que pour lui tout a commencé à Paris quand, à 18 ans, il décida de jouer du violon et faire entendre ses premières compositions dans des stations de métro où il fut remarqué. On connaît la suite. On quitte la salle heureux et comblés, moi le premier.